Daniel Deshays, ingénieur du son au cinéma, au théâtre et pour le disque, est responsable de l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) ; il a fondé l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des beaux-arts (Ensba). Il est l’auteur de 50 questions pour une écriture du son et de Entendre le cinéma, Éditions Klincksieck, Paris.

« L’oubli généralisé du son finit par nous interroger.
Le son est la conséquence d’un acte qui a eu lieu. Il occupe dans le réel une place d’événement complémentaire. Résonance de tout mouvement, il disparaît à notre conscience en un événement global, dans une fusion mouvement/son. Ce synchronisme qui unit son et/image serait-il la raison première de cette disparition ?
Comment donc faire apparaître le sonore à notre conscience ? C’est la question que l’on se pose au sortir de la projection, dans ce moment où rien ne reste en notre mémoire.
Cette absence doit être également constatée dans la part qu’on lui accorde au cœur même de l’écriture filmique. Là, le son n’est pas pensé comme élément en soi, à partir duquel on pourrait construire, mais comme sonore contingent d’une situation : le son du direct, voir même de son bruitage.
Si la pratique se contente de cela, c’est que ces protocoles arrivent trop tard pour faire entrer plus fondamentalement la question du sonore dans l’écriture cinématographique. Pourtant, de temps en temps et pour des raisons souvent spécifiques à un film, le son apparaît dans une place véritable, fortement audible.
C’est à partir d’extraits de films que la question de cette place du sonore sera posée, dans les trois territoires sonores qui le constituent : les voix, les musiques et les bruits. »

 

 

 

Conférence de Daniel Deshays le 8 juin 2010, salle Jean Renoir à la Femis

 

CHAPITRE I

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Les différents territoires du son : les voix, les musiques, les bruits.
La question de la matérialité, la question des espaces, la question du lien à l’image.
Repenser les protocoles pour se dépayser des pratiques que l’on a avec le son.
(un extrait proposé : LIBERA ME d’Alain cavalier,1993)

 

CHAPITRE I I

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Comment évacuer l’excédent du sonore ?
La désignation du sonore en creux.
(extraits proposés : Le testament du docteur Mabuse de Fritz Lang, 1932. Les vacances de monsieur Hulot et Mon oncle de Jacques Tati, 1953 et1958.
Référence à Alain Berthoz, physiologiste de la perception, professeur au Collège de France qui travaille sur le « mécanisme de l’évacuation des excédents », à Soigne ton gauche de René Clément, 1936 et à PLAYTIME de Jacques Tati, 1967.

CHAPITRE I I I

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La question musicale et le travail avec la matière sonore des espaces.
Le sonore lieu du geste.
(Extrait : Lucebert, temps et adieux de Johan van der Keuken, triptyque 1962-1966-1994.
Référence à L’ENFANT AVEUGLE de Johan van der Keuken, 1964 et à PAYSAGE de Serguei Loznitsa, 2003)

CHAPITRE IV

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Questions du public